Les Auxiliaires

L’intensification des pratiques agricoles est une des raisons principales de perte de biodiversité à l’échelle mondiale.
La biodiversité, c’est à dire la diversité écologique, joue un rôle important dans l’équilibre des agrosystèmes, de même que les pratiques agricoles.

La biodiversité fonctionnelle est à l’origine d’un grand nombre de services écosystémiques, des services générés par les écosystèmes qui bénéficient directement ou non aux Hommes. [1]
Parmi les 4 catégories de services écosystémiques (services de support, culturels, régulation et approvisionnement), on retrouve la pollinisation, la décomposition de la matière organique mais aussi la régulation biologique des bioagresseurs, par le biais d’auxiliaires des cultures.
Il s’agit d’organismes capables de juguler les populations de ravageurs et se distinguent entre prédateurs (mangent leur proies) et parasitoïdes (développement sur ou dans un autre organisme, ce qui le conduit à sa mort)

Dans le cadre de la lutte biologique (utilisation d’organismes vivants pour contrôler d’autres organismes nuisibles), 2 types de luttes biologiques peuvent être mobilisées de façon complémentaire ou non et emploient des auxiliaires de culture :

  • la lutte par acclimatation qui consiste à introduire un auxiliaire exotique dans une zone où généralement le cortège parasitaire du nuisible est absent. Cette méthode demande une analyse fine de l’environnement d’introduction pour s’assurer que l’établissement de l’auxiliaire est possible et qu’il ne soit pas lui même nuisible à d’autres espèces indigènes.
  • la lutte par conservation emploie des auxiliaires indigènes cette fois ci, en favorisant leur installation par des aménagements appropriés (zone de refuge, alimentation...) et en limitant au maximum les perturbations du milieu par l’activité humaine pour pérenniser sa présence.

Parmi les auxiliaires de culture, certains sont retrouvés fréquemment dans nos vergers et aident à contrôler les populations de différents ravageurs :

Les Coccinelles

Larve de Coccinelle

Coccinellidae, en français coccinellidés, est une famille d’insectes de l’ordre des coléoptères, appelés aussi coccinelles, ou bêtes à bon Dieu. Véritables « ogres à pucerons », les coccinelles sont aujourd’hui reconnues comme l’un des meilleurs insecticides naturels.
Elles s’attaquent également aux psylles, acariens ou cochenilles...

La forme larvaire est la plus consommatrice de pucerons.

Les Syrphes

Larve de Syrphe

Les larves de syrphes font la guerre à toutes les espèces de pucerons (même les pucerons ailés !) car ce sont leur nourriture favorite. Elles comptent ainsi parmi les prédateurs de pucerons les plus efficaces, au même titre que les coccinelles

Pucerons : gare aux larves de syrphe !

Les larves de syrphes font la guerre à toutes les espèces de pucerons (même les pucerons ailés !) car ce sont leur nourriture favorite. Elles comptent ainsi parmi les prédateurs de pucerons les plus efficaces, au même titre que les coccinelles, et sont donc essentielles dans la régulation de cette population de « ravageurs ». En les accueillant dans votre jardin, vous aurez donc de fortes chances de limiter l’invasion de pucerons !

Les larves de certaines espèces se nourrissent quant à elles de débris organiques ou de végétaux en décomposition. Les syrphes participent donc aussi au grand recyclage naturel !

Le Chiffre clé : 300 !
C’est le nombre de pucerons qu’une larve de syrphe peut tuer en une nuit. Elle se nourrit en moyenne de 30 à 40 pucerons par jour mais elle tue en réalité une quantité supérieure à ses besoins. Massacrer les pucerons, c’est dans sa nature !

Au stade adulte, les syrphes jouent un second rôle essentiel : la pollinisation ! Les syrphes adultes se nourrissent du pollen et du nectar de très nombreuses fleurs tels que le coquelicot, le pissenlit, la menthe, la phacélie, la carotte sauvage, l’achillée millefeuille, le bouton d’or, la chicorée ou la pâquerette. En volant de fleur en fleur sur de longues distances, ils répandent les grains de pollen et participent ainsi à la reproduction des végétaux au même titre que les abeilles ou les papillons ! La diminution des fleurs des champs et des « mauvaises herbes » est une grave menace pour les syrphes comme pour tous les pollinisateurs qui peut avoir de lourdes conséquences sur la biodiversité et donc sur notre quotidien...

Attention à ne pas les confondre avec une guêpe : elles arborent un vol stationnaire et ne présentent pas une taille de guêpe caractéristique.

Les Chrysopes

Les larves sont redoutables dans la lutte contre les pucerons, cochenilles farineuses, thrips et acariens : elles peuvent consommer plus de 500 pucerons pendant leur phase larvaire, soit une durée de 15 à 20 jours.

Les adultes, caractérisés par leurs ailes nervurées, parfois appelée demoiselle aux yeux d’or, se nourrissent essentiellement de pollen, miellats et assurent la pollinisation.

Les Forficules
Aussi appelés pince-oreilles, ils se nourrissent de pucerons, psylles et autres ravageurs, et ont une préférence pour les fruits mûrs comme les abricots, pêches et nectarines !

La présence de ces auxiliaires et d’autres encore, est favorisée par un environnement riche pour leur permettre de trouver de la nature à tout moment de leur cycle de vie mais aussi des abris, ou des sites d’hivernage.

Les bandes fleuries, semées avec différentes espèces en bordure de parcelles, permettent de fournir l’habitat nécessaire aux auxiliaires.
Il est important de semer des variétés de préférence indigène, et non attractives de ravageurs de cultures.
L’entretien se limite à une fauche à l’automne pour permettre une production de graines et réensemencer la parcelle pour l’année suivante.

Les haies sont également des aménagements bénéfiques pour les oiseaux, les insectes comme les araignées, punaises, carabes mais aussi certains mammifères.
Il est préférable d’employer des espèces indigènes, à floraisons décalées et de varier les espèces avec des hauteurs variables, de sorte à faire des strates.
A Marsillargues, Chambre d’Agriculture, l’ADVAH, SUDEXPE Marsillargues, le Symbo, et le Conseil Départemental de l’Hérault en s’appuyant sur l’expertise du Conservatoire des Espaces naturels, ont travaillé ensemble sur la thématique du maintien et la gestion, voire la restauration de ces milieux par les agriculteurs est un enjeu essentiel pour la biodiversité (article disponible : Biodiversité)

[1[1] Millennium Ecosystem Assessment Panel. 2005. Disponible sur : https://www.millenniumassessment.org/documents/document.356.aspx.pdf)