La pastèque offre une diversification intéressante aux producteurs par la dynamique de sa demande et l’évolution du climat. La chaleur et l’eau sont des facteurs clés pour une culture qui ne réclame pas de contraintes exceptionnelles pour venir à terme.
Originaire d’Afrique, la pastèque se caractérise par ses besoins en chaleur pour se développer. L’évolution du climat et des températures est donc devenue un allié non négligeable pour le développement de cette culture dans le bassin de production méridional français.
Similarités avec le melon
Sur le plan strictement technique, la culture de la pastèque est très proche de celle du melon, à l’exception de ses besoins en eau bien plus importants. Ces besoins sont forts dans la première partie de la phase de culture, puis il est nécessaire de complètement couper l’apport d’eau en fin de culture pour favoriser la production de sucres et maintenir un calibre moins important.
Côté main-d’oeuvre, la culture de la pastèque apparaît moins contraignante et moins coûteuse que celle du melon, car nécessitant moins de passages de récolte. Le fruit peut rester une semaine au champ sans se détériorer, si bien qu’un ou deux passages, voire trois, suffisent pour récolter à maturité homogène. Il y a également moins de risques de pourriture et d’éclatement que pour le melon.
Protection des cultures
Le cycle physiologique de la plante est plus long de trois semaines que celui du melon, et l’oïdium et les attaques de pucerons sont les nuisibles les plus néfastes. La pastèque est également sensible au mildiou et aux acariens.
Paradoxe de son affection pour la chaleur, la pastèque craint le coup de soleil qui tache son épiderme et surmûrit sa chair. Des traitements préventifs au talc ou à l’argile sont à effectuer au regard des conditions d’ensoleillement pour éviter cet effet néfaste.
Conservation optimisée
La pastèque est un fruit non climactérique : une fois récoltés, les fruits arrêtent définitivement de mûrir. Cependant, la pastèque est très sensible à l’éthylène qui accélère la dégradation des fruits. Il est donc fortement déconseillé de stocker les pastèques avec des melons (fruits climactériques qui produisent de l’éthylène).
Une fois récolté, le fruit dispose d’une excellente tenue, avec une conservation en chambre froide qui offre également une amplitude conséquente, deux à trois semaines sans altération des qualités gustatives. Certains producteurs n’hésitent pas à aller jusqu’à un mois. La température idéale de stockage est comprise entre 12 et 15 °C.
Les variétés sans pépin ont globalement une meilleure conservation que les variétés à pépins ou micro-pépins. En effet, les pépins de pastèque produisent des enzymes qui dégradent la chair du fruit.
Pastèque sans pépin
Il existe trois catégories de pastèque en ce qui concerne les pépins :
- Pastèque avec pépins
- Pastèque à micro-pépins : pépins inférieurs à 5 mm
- Pastèque sans pépin (ou « seedless »)
Les pastèques sans pépin sont le résultat d’un croisement forcé entre une variété diploïde (avec 2 séries de 11 chromosomes) et une variété tétraploïde (avec 4 séries) qui donne à l’arrivée une variété triploïde (avec 3 séries) : elle a la particularité d’être sans pépins et stérile.
Les variétés sans pépin nécessitent une forte activités des insectes pollinisateurs : 12 à 24 visites par fleur pour garantir une bonne nouaison des fruits. Il est conseillé de positionner des ruches (4 à 6 ruches par hectares) afin d’optimiser la pollinisation.
Les fruits ne peuvent se former que si les fleurs sont pollinisées, mais les plantes sans pépins ne peuvent pas faire de pollen ! Il est donc nécessaire de cultiver des pastèques avec pépins ou micro-pépins à proximité pour fournir le pollen nécessaire. Il est également possible d’implanter des plants de pastèque pollinisateur (variété non comestible produisant une grande quantité de fleurs).