Optimiser les pratiques d’irrigation en culture de melon et d’asperge

Optimiser les pratiques d’irrigation en cultures de melon et d’asperge


Durée : 2020-2023
Porteur du projet : SudExpé en partenariat avec le CEFEL
Financeur : Région Occitanie et Agence de l’Eau Adour-Garonne
Thématique : Irrigation, Maraîchage, Melon, Asperge

Présentation du projet et problématique

Le pilotage de l’irrigation est un facteur clé dans la réussite des cultures maraîchères de melons et asperges.
Une mauvaise gestion de l’eau apportée peut générer un lessivage de la fertilisation minérale si l’irrigation est excessive ou bien un mauvais développement des cultures si elle est déficitaire.
L’usage d’outils pour piloter l’irrigation est variable selon les cultures. Il est assez bien généralisé chez les producteurs de melon (70 à 80% des enquêtés d’après une étude menée par ARDEPI et l’INRA en 2015) mais peu employé en aspergeraies en Occitanie. Le manque de références adaptées au contexte pédo-climatique a été signalé par les producteurs de la région.
De plus, l’usage de ces outils ne garantit pas une irrigation appropriée : en melon, la dose d’eau apportée est souvent supérieure aux besoins de la culture dans ses premiers stades de développement. Cela entraîne notamment un risque de lessivage et de perte d’eau.

Deux objectifs ressortent des problématiques exposées précédemment :

  • établir des références pour le pilotage de l’irrigation en aspergeraies avec différentes stratégies ajustées aux stades de développement
  • vérifier la possibilité de réduire de moitié l’apport d’eau sur les cultures de melon sur les 2 premiers mois de la culture en conservant un rendement similaire

Différentes actions sont mises en place selon la culture pour répondre aux objectifs :

  • En culture de melon :
    • Action 1 (1ère et 2ème année) : Comparaison de 2 conduites d’irrigation : irrigation de confort et irrigation ajustée
    • Action 2 (3ème année) : Comparaison de 3 seuils de déclenchement de l’irrigation : irrigation de confort (déclenchement de l’irrigation à 20,30 ou 50 cbar selon le stade de la culture) ou irrigation espacée (déclenchement à 80 cbar si météo nuageuse ou 50 cbar si ensoleillé)
    • Action 3 (année 4) : Comparaison de 2 dates de début de rationnement hydrique : une stratégie d’optimisation de la compétitivité des exploitations (rationnement 1 semaine avant la date de début de récolte supposée) est comparée à une stratégie de diminution du risque de lessivage dans les nappes (rationnement hydrique 3 semaine avant date de début de récolte supposée)
  • En culture d’asperge :
    • Action 1 : Diagnostic des pratiques d’irrigation de 4 producteurs de l’Hérault et du Gard dont une à Aigues-Mortes (acquisition de références, identification des pratiques à risques pour l’environnement ou limitantes pour les cultures)
    • Action 2 : Essais
      • Evaluation de l’intérêt de d’une irrigation en période de récolte (2 modalités : pas d’irrigation pendant la récolte ou irrigation à 20 ou 50% de l’ETP)
      • Evaluation de plusieurs dates de fin d’irrigation en culture d’asperge

Présentation des principaux résultats

  • En culture de melon  :
    • Action 2
      • 2020 :

3 modalités ont été comparées dont :

  • une de confort (reprise de l’irrigation à 30 cbar),
  • une de stress hydrique modéré (déclenchement à 30 cbar pendant les stades "Reprise à Allongement" et "Grossissement de fruits" puis à 50 cbar pendant les stades "Floraison à Nouaison" et "Récolte")
  • une modalité de stimulation de l’exploration des racines (déclenchement à 50 cbar pendant les stades "Reprise à Allongement" et "Grossissement de fruits" puis 80 cbar pendant les stades "Floraison à Nouaison" et "Récolte"

Les résultats indiquent que le pilotage à 25 cm de profondeur est adapté jusqu’à la floraison, les racines étant encore peu développées.
La modalité en confort hydrique a fourni les meilleurs rendements bruts et net.
Par ailleurs, la modalité de stimulation de l’exploration des racines (50/80 cbar) présentait un rendement net similaire à la modalité en stress hydrique modéré (30/50 cbar) bien que le rendement brut de cette dernière modalité soit supérieur. Un effet bénéfique du stress hydrique (50/80 cbar) sur l’installation des racines est à confirmer.

      • 2021 et 2022 :

3 modalités ont été comparées sur le déclenchement de l’irrigation :

  • une modalité de confort (déclenchement à 30 cbar tout au long du cycle)
  • stress hydrique modéré (aux stades floraison et récolte, déclenchement à 50 cbar)
  • stress hydrique élevé (aux stades floraison et récolte, déclenchement à 80 cbar)

En 2021, les différences de pilotage ont essentiellement consisté à un fractionnement différent (réduit en stress hydrique) et une légère réduction des apports.
La vigueur à la fin de la nouaison et le rendement brut semble impactés sur la modalité de stress hydrique élevé, plus que sur la modalité de stress modéré. En revanche, la part de déchets hors calibres et fentes pédonculaires est réduite en raison de calibres plus petits sur les modalités en stress hydrique.

En 2022, les rendements bruts et commerciaux sont comparables entre les modalités, malgré des réductions importantes d’irrigation en particulier sur la modalité stress hydrique élevé (-40% d’apport en eau par rapport à la modalité en confort hydrique). Le rendement diminue tendanciellement avec la baisse de l’apport hydrique.
Seule la teneur en sucre est significativement différente entre les modalités, plus faible pour le stress modéré ce qui est un résultat inattendu.

Comptes-rendus disponibles :

CR Irrigation Melon 2020
CR Irrigation Melon 2021
CR Irrigation Melon 2022







Financé par :