Contexte :
Le grenadier (Punica granatum L. famille des Lythracées
Originaire de l’Asie de l’Ouest) est une culture bien adaptée aux conditions agro-climatiques du pourtour méditerranéen, son implantation historique dans l’Hérault et en Languedoc-Roussillon remonte à plusieurs siècles, mais s’est un peu perdue depuis quelques dizaines d’années.
Le contexte actuel laisse envisager une demande croissante en production, pour divers usages et en particulier pour toute la gamme des compléments alimentaires. Le jus de grenadier en particulier est réputé pour ses vertus thérapeutiques depuis l’antiquité, et des études très récentes en confirment tout l’intérêt.
De nombreux pays sont producteurs, cependant des industriels seraient à la recherche d’un approvisionnement de proximité. Parallèlement, une demande émerge de la part de producteurs locaux qui souhaitent être accompagnés pour un éventuel développement de cette culture. En particulier M. Raphaël Collicci, producteur/pépiniériste dans l’Hérault, possède une collection variétale de grenadiers et est à l’origine du questionnement sur l’opportunité de cette culture pour le département de l’Hérault. Les demandes de producteurs ou des réalisations concrètes de plantations sont en augmentation. Beaucoup d’interrogations émanent en particulier de viticulteurs, cherchant une culture de diversification, parfois du fait des récents aménagements hydrauliques permettant d’envisager des cultures irriguées.
Un projet d’élèves ingénieurs (PEI) a été réalisé en 2011-2012. Le rapport passe en revue les différentes formes de valorisation possible, le marché de ces différents produits, complété d’une enquête auprès d’un échantillon de commerçants, industriels, consommateurs.
Il constitue une base de travail intéressante, et insiste dans ses conclusions sur l’adaptation nécessaire en termes de variétés et d’itinéraire technique selon les débouchés recherchés.
Entre septembre 2013 et janvier 2014, un groupe d’étudiants de SupAgro Montpellier réalise un travail de synthèse bibliographique sur l’adaptation des variétés recensées aux conditions pédoclimatiques de la région nord méditerranéenne.
Au vu de ce contexte, et pour faire suite au travail des étudiants de SupAgro, il apparait opportun de mettre en place un projet s’organisant en plusieurs phases concomitantes ou successives :
- Mise en place d’un groupe de pilotage afin d’évaluer l’opportunité d’accompagner une filière locale de culture du grenadier. Ce travail a débuté avec les producteurs et futurs producteurs ;
- Missions d’études dans des zones traditionnelles de productions (sites de recherche/expérimentation, de production, de commercialisation,…) afin de compléter les données du premier rapport en particulier sur les aspects techniques et d’alimenter les réflexions du groupe de pilotage. Un déplacement en Israël a déjà été réalisé par un technicien de Sudexpe Marsillargues. Un autre déplacement en Espagne sera organisé pour une délégation définie par le groupe de pilotage ;
- Mise en place d’essais sur les stations de Sudexpe Marsillargues, de la SICA Centrex et de Sudexpe Saint-Gilles visant à fournir des références techniques locales pour des producteurs de l’Hérault et du Languedoc-Roussillon.
Dans un premier temps l’urgence est d’implanter des collections variétales pour avoir des réponses à donner aux futurs planteurs dès que possible. Ces collections seront implantées selon les mêmes modalités sur les trois stations d’expérimentations de la région, et cultivées selon un mode de production Bio. L’expérimentation sera coordonnée techniquement, mais les projets seront gérés individuellement financièrement.
Quelles attentes de ces dispositifs expérimentaux ? :
•Essai multi-site : résultats dans des conditions pédoclimatiques différentes (comportement général, sensibilité à l’éclatement,…)
•Comparer les variétés (40 à 50 selon le matériel végétal disponible) dans des conditions expérimentales correctes (même conduite culturale, même âge, …)
•Tester des variétés pour différents usages (frais, jus, huile, cosmétique, 4eme gamme, santé, industrie, tannerie,…)
On notera que des collections variétales existent déjà, soit chez des producteurs, soit chez des pépiniéristes. Ces dispositifs seront recensés, et viendront renforcer les observations réalisées sur les stations d’expérimentations dans des conditions expérimentales optimales.
Partenaires financiers :