Evaluation des performances agronomiques, qualitatives et gustatives, dans un contexte de réduction des intrants, des variétés de melon charentais jaune
En France, la production de melon représente 11 400 hectares et s’organise en trois principaux bassins de production :
- le bassin Sud-Est (PACA, Languedoc Roussillon et Rhône Alpes) : 103 650 tonnes en 2020,
- le bassin Sud-Ouest (Aquitaine et Midi Pyrénées) : 49 300 tonnes,
- le bassin Centre-Ouest (Poitou Charentes, Centre et Pays de la Loire) : 53 000 tonnes.
En 2020, les estimations des surfaces de production de melons sont en baisse (- 10 % par rapport à la moyenne 2015-2019), mais la production est estimée en légère hausse (+ 1 % par rapport à la moyenne quinquennale). Pour maintenir la production nationale, la filière a dû s’adapter et privilégier certains critères de sélection, tels que le rendement, l’aspect visuel des fruits et leurs qualités de conservation, parfois au détriment des qualités gustatives.
Les exigences du marché évoluent rapidement et l’évaluation variétale doit sans cesse s’y adapter. Aujourd’hui, de nombreux acheteurs et expéditeurs de melons excluent certaines variétés aux qualités gustatives peu satisfaisantes, et ce malgré leurs qualités au champ.
La demande des consommateurs est devenue plus exigeante en termes de goût et les producteurs souhaitent pouvoir se démarquer sur le marché. Ainsi, la qualité gustative des variétés de melon est une valeur montante dans les tendances de consommation et donc dans les programmes de sélection.
Aujourd’hui, proposer des variétés permettant de réduire le recours aux intrants est donc devenu une des priorités pour les sélectionneurs. Pour cela, les variétés résistantes à différents bioagresseurs sont privilégiées dans les programmes de sélection, car elles permettent de réduire l’utilisation de produits phytosanitaires. Les variétés présentant des plantes vigoureuses pourraient permettre, quant à elles, de limiter les apports en eau et en éléments minéraux, sans impacter de manière trop importante le rendement ou la qualité interne des fruits.
Cependant, les pratiques visant à réduire les intrants (produits phytosanitaires, eau et engrais) ont un impact direct sur la qualité des fruits. Les variétés adaptées à des systèmes de production réduits en intrants (plantes résistantes et vigoureuses) présentent bien souvent des qualités gustatives moins satisfaisantes.
Par ailleurs, les contraintes au champ évoluent et les contrastes climatiques interannuels s’accentuent. La multiplication des épisodes caniculaires impose la sélection de variétés rigoureuses dont le feuillage pourra davantage protéger les fruits. Quant à la pression des bioagresseurs, elle évolue rapidement et oblige la sélection variétale à s’adapter.
La sélection variétale doit donc en permanence s’adapter aux besoins du marché et de la filière, en prenant en compte un cahier des charges qui ne cesse de se complexifier. Chaque année, en melon charentais jaune, les principales sociétés semencières proposent de nouvelles variétés répondant aux attentes des différents acteurs de la filière.
L’objectif du projet financé par la Région Occitanie et l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse est donc d’évaluer les nouvelles variétés de melon charentais jaune dans des conditions de culture réduites en intrants et d’en contrôler la qualité agronomique, qualitative et gustative. Cela permettra d’orienter les programmes d’évaluations variétales vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement et répondant aux attentes de la société et de la filière.
