Alternatives au plastique

Projet Régional : Evaluer la faisabilité de nouveaux matériaux de paillages biodégradables en culture de melon.


Durée : 2020-2023
Porteur du projet : SudExpé en partenariat avec le CEFEL
Financeur : Région Occitanie et Agence de l’eau Adour Garonne
Thématique : Paillage biodégradable

Présentation des projets et problématiques

La consommation de films plastiques en culture de melon est important, allant pour un hectare jusqu’à 670 kg de films plastiques neufs soit 2400 t pour une surface moyenne de 6200 ha.
Les taux de souillure, de 65% à 85% rendent les films plastiques de paillage difficiles à recycler.
Le recyclage de ces films plastiques est rendu encore plus complexe avec la fermeture d’unité de recyclage et les coûts explosent, passant de 20€/t en 2016 à 240€/t payés par les producteurs.
A cela s’ajoute les attentes sociétales qui poussent à employer des films biodégradables.

Leur emploi est une solution intéressante pour palier aux problématiques actuelles. Néanmoins, leur emploi est encore freiné par le manque de références sur l’impact de leur composition, épaisseur, couleur et les coûts que représentent les variétés de films biodégradables disponibles sur le marché.

SudExpé évalue ainsi la faisabilité du remplacement du paillage plastique par du paillage biodégradable, dans le cadre d’un projet financé par la Région Occitanie entre 2020 et 2023 ainsi que dans le cadre d’un projet financé par le CASCAR à partir de 2022 (SOPAM - Elaborer des SOlutions de PAillages biodégradables en cultures Maraichères ).

Les objectifs du projet régional sont de :

  • acquérir des références technico-économiques sur ces nouveaux paillages
  • identifier le type de film le plus adapté à la culture de melon et limiter la contamination des fruits par des résidus de paillage
  • s’assure de la composition de ces matériaux, de leur biodégradabilité et/ou leur compostabilité

Année 1 : comparaison de films plastiques de composants différents (Amidon de maïs, PLA, PBAT, témoin) de couleur et d’épaisseur similaires.
Année 2 : sélection du paillage plastique dont les résultats ont été les plus satisfaisants en année 1, et comparaison de plusieurs épaisseurs de ce paillage ;
Année 3 : sélection d’un second paillage plastique satisfaisant en année 1, et comparaison de plusieurs épaisseurs de paillage ;
Année 4 : sélection du paillage le plus satisfaisant des trois années, et comparaison de plusieurs types de substances additives ;

Présentation des principaux résultats

  • 2020 : 4 modalités
    • Bionov B+ noir 20 µm
    • Eurobio 14 simple couche 14 µm
    • Eurobio 28 double couche 28 µm
    • témoin Soltech 25 µm

Aucune difficulté relevée à la pose du paillage, les trois paillages biodégradables présentent des rendements nets similaires au témoin.
La dégradation du film semble être liée à son épaisseur plus qu’au type de matière employé mais n’est pas directement liée à la quantité de matière retrouvée sur les fruits après récolte.

Plusieurs tendances sont observées et sont à confirmer :

  • Une faible épaisseur tend à provoquer une légère perte de précocité ;
  • Tendance à augmenter le calibre des fruits ;
  • Tendance à intensifier l’intensité de l’attaque de taupins (l’attaque ne semble pas liée à l’épaisseur du film) ;
  • 2021 : 5 modalités
    • Bionov B+ noir 20 µm
    • Bionov B+ vert 20 µm
    • Europlastic noir + additif 18 µm
    • Témoin PE noir - Polyéthylène 20 µm
    • Témoin PE transparent 20 µm

15 à 20% du sol est apparent en début de récolte et la tenue des paillages biodégradables se détériore en fin de récolte mais ils sont encore bien visuellement présents et aucune différence de température sous les paillages n’est observée avec le témoin.
La couverture en adventices augmente sur les paillages biodégradables (jusqu’à 25% contre 5 à 10% sur le témoin), sans pour autant gêner la récolte mais soulève des questions quant à la gestion de la parcelle post-récolte.
Les rendements bruts et commerciaux ne sont pas différents significativement entre les modalités avec une qualité de fruit élevée.
Cependant, les fruits sur paillages biodégradables présentent plus de dégâts de taupins, de façon significative par rapport au témoin.
70 à 80% des fruits échantillonnés présentaient des paillettes probablement peu persistantes (à confirmer).

  • 2022 :

Le compte rendu de 2022 synthétise les résultats ce projet mais aussi du projet SOPAM (4 paillages biodégradables) SOPAM - Elaborer des SOlutions de PAillages biodégradables en cultures Maraichères .
En tout, 6 paillages biodégradables sont évalués et comparés à 2 témoins polyéthylène.

Les résultats indiquent que les paillages biodégradables se dégradent tout au long du cycle avec seulement 15% de sol apparent en moyenne à l’exception du paillage Guérin Vert (>50%). Le recouvrement par les adventices est plus fort que sur les témoins mais ne dépasse pas 5%.
Les rendements sont similaires, sans différences significatives et la qualité est bonne avec plus de 50% des fruits en catégorie 1 pour toutes les modalités.
Les paillages Aurobio, MBI et Guérin Vert ont tendance à produire plus de déchets et plus de dégâts de taupins sur deux paillages Biopolyane (15 ou 20 µ).
Tous les paillages biodégradables ont laissé des paillettes sur quelques fruits, en particulier Guérin Vert et Eurobio, éliminés avec un brossage.

Retrouvez ici les compte rendus annuels des projets :

Compte rendu - Paillage biodégradable Melon - 2020
Compte rendu - Paillage biodégradable Melon - 2021
Compte rendu - Paillage biodégradable Melon - 2022






Financé par :