Un projet sur 3 ans

L’intérêt de la Rebaudioside A est connu depuis de nombreuses années par l’industrie agro-alimentaire qui recherche une alternative aux édulcorants artificiels, mais l’utilisation de cette molécule naturelle n’était jusqu’à présent pas autorisée en France.

L’arrêté interministériel du 26 août 2009 qui autorise l’emploi du Rebaudioside A (extrait de Stévia rebaudiana) comme additif alimentaire et celui du 8 janvier 2010, qui l’autorise comme édulcorant de table, ont rendu pertinent l’enjeu de la culture de Stevia en France. Le règlement n°1131/2011 (JOUE du 12/11/11) qui autorise au niveau européen la famille entière des glycosides de stéviol (E960) dans plusieurs catégories de denrées, renforce encore cette pertinence.

Très peu de données sont disponibles quant aux potentialités agronomiques de cette culture en France.

Dans ce contexte, et dans un objectif de recherche de cultures de diversification, la Chambre d’Agriculture de l’Hérault et le CEHM, station d’expérimentation en fruits et légumes basée dans l’Hérault à Marsillargues, ont souhaité étudier les potentialités de la culture de Stevia dans l’Hérault et en Languedoc-Roussillon.

Des premiers essais menés en 2010 avec le soutien du Conseil Général de l’Hérault ont été prometteurs.

Un projet global a donc été élaboré pour les années 2011-2012-2013. Plusieurs partenaires industriels accompagnent ce projet, qui vise à sécuriser une filière de la plantation à la transformation. FranceAgrimer, le Conseil Régional du Languedoc-Roussillon et le Conseil Général de l’Hérault le soutiennent financièrement.

Ce projet comprend trois axes :

1. Itinéraire technique :

  • Validation en conditions expérimentales de l’itinéraire technique, sur le site du CEHM : densité de plantation, détermination des conditions de récolte optimales, irrigation, fertilisation. Compte-rendu « STEVIA 2011 : Essais agronomiques - Mise en place d’essais au CEHM ».
  • Comportement dans différents contextes pédoclimatiques : essais délocalisés dans quatre départements de la Région Languedoc Roussillon. Compte-rendu « STEVIA 2011 : mise en place d’essais en parcelles régionales délocalisées ».
  • Tests de mécanisation de la récolte : premiers essais en 2011, à confirmer en 2012 avant présentation des premiers résultats.

2. Sélection / Multiplication :
Constitution, accroissement et préservation d’une collection variétale sur le site du CEHM, afin d’observer le comportement des différents cultivars rassemblés, et de déterminer et améliorer les techniques de multiplication (bouturage et semis).
Compte-rendu « STEVIA 2011 : évaluation et caractérisation du matériel végétal ».

3. Transformation / Extraction
Jusqu’à présent, les procédés connus d’extraction se font à partir de matière sèche, et supposent donc le passage préalable de la récolte de stevia en séchoir.

Nous avons testé un procédé innovant, qui consiste en une première transformation de la plante à partir de la matière fraîche, et obtenu une "mélasse concentrée" de stéviosides. Ce procédé pourrait être adapté aux partenaires industriels locaux que sont les distilleries viticoles, qui disposent de la cuverie nécessaire.

D’autres partenariats ont été établis (conventions) avec des industries agroalimentaires et cosmétiques pour transformer la Stevia rebaudiana sous forme de produits intermédiaires destinés à différents usages.
La station de l’INRA de Mauguio a également été associée au projet pour « étalonner » la NIRS, matériel susceptible de nous donner une information rapide sur la teneur des Stéviosides contenus dans la plante.

La Stévia, une culture rentable dans la région ?
Pour répondre à cette question la Chambre d’Agriculture de l’Hérault a mis en place un projet de recherche :

Stévia : les expérimentations se précisent

Quel avenir héraultais pour cette plante subtropicale ?
Une expérimentation de la Chambre d’Agriculture de l’Hérault tente d’y répondre.

La stévia : une future filière locale ?