MYCADO : Utiliser la MYCorhization via des plantes de services pour Améliorer le DévelOppement et limiter l’impact des maladies telluriques en culture de fruits et légumes.
Durée : 2020 - 2023
Porteur du projet : Invenio en partenariat avec SudExpé, Station expérimentale de Creysse, l’OP Socave
Financeur : CASDAR - FranceAgriMer
Thématique : Mycorhization, Asperge, Maladies telluriques
Présentation du projet et problématique
Le dépérissement dans les filières fruits et légumes, lié à une fatigue des sols et des maladies racinaires, se traduit par des plantes avec des parties aériennes jaunissantes, mourant rapidement.
Les champignons responsables de ces symptômes sont essentiellement telluriques comme le Phytophthora et sont un frein majeur en cultures d’asperges, fraise, châtaignes et noix.
Les impacts économiques peuvent être importants avec 70% de mortalité en pépinière de châtaigniers et noyers, et une diminution par 2 de l’espérance de vie des griffes dans les aspergeraies.
Cette problématique est devenue un enjeu en particulier en fraisiculture avec la disparition du Métam Sodium, utilisé pour la désinfection du sol.
En filière asperge, un dépérissement accéléré des plantations est observé sur sols fatigués. Etant donné que le système racinaire est le seul organe pérenne, les aspergeraies sont fortement pénalisées par ces maladies racinaires.
Généralement, une désinfection racinaire est mise en place pour éviter une contamination des champs par des griffes d’asperge issues de pépinières contaminées, détruisant en partie les mycorhizes endogènes des griffes. Les griffes sont donc plus vulnérables aux pathogènes du sol.
Les méthodes classiques usant deproduits phytopharmaceutiques dans les filières arboricoles et maraîchères n’est pas envisageable.
En arboriculture, aucune solution chimique n’a montré une efficacité satisfaisante et en asperge/fraise les solutions efficaces ont été interdites.
Face à ces défis, une solution alternative prometteuse est expérimentée dans le projet MYCADO : l’emploi de mycorhizes, reconnues pour leur performance dans le biocontrôle de plusieurs pathogènes.
Quatre actions sont mises en place dans le projet MYCADO :
- Action 1 : Caractériser la mycorhization et évaluer les solutions standardisées
- Action 2 : Multiplier les inocula mycorhiziens grâce aux plantes de service (utilisation de plantes de service très mycorhizotrophes en identifiant d’abord les champignons indigènes ainsi que les meilleurs plantes de service pour chaque champignon retenu et produire les inocula sous forme de substrat ou de plantes de service)
- Action 3 : identifier la meilleure stratégie d’installation des mycorhizes (caractérisation des sols, comparaison des stratégies, mise en application en condition de production)
- Action 4 : Diffusion des connaissances
Présentation des principaux résultats
- Action 1 (2020) : Caractérisation de la mycorhization et évaluation des solutions standardisées
La 1ère année consiste en un screening des produits au laboratoire et sur le terrain sur le taux de mycorhization.
Produits testés en comparaison avec le témoin :- Aegis (Italpollina)
- Myc4000 (Lalleman)
- Insecte Utile (Ozor)
- Agtiv (Premier Tech)
- MyCoUp (Symborg)
- MyCovam (Valorhiz)
Les résultats montrent des taux de mycorhization faibles sur le témoin, ce qui laisse penser à une présence de mycorhizes dès la sortie de pépinière.
La fréquence de mycorhization est élevée (+ de 30% en moyenne) bien qu’aucune différence significative de l’effet de la mycorhization liée aux produits n’est visible.
L’intensité de mycorhization est très variable, autour de 15%, sans différences significatives.
C’est l’intensité arbusculaire des parties mycorhizées qui permet de différencier les modalités, avec Myc4000 pour l’intensité la plus faible contre Agtiv avec l’intensité la plus élevée.
- Action 2 : Multiplier les inocula mycorhyziens avec les plantes de service (2020-21)
3 plantes de service ont été évaluées : la vesce velue, le trèfle blanc, la luzerne et ont été inoculées avec 2 produits (Agtiv et MyCoUp), comparées au témoin.
Seule la luzerne s’est développée et présente une fréquence de mycorhization très variable pour toutes les modalités et significativement plus élevée pour les deux modalités traitées.
L’intensité de mycorhization reste relativement faible (maximum de 4% sur MyCoUp). C’est la modalité Agtiv qui présente l’intensité arbusculaire la plus forte avec un taux de 31%.
- Action 3 : Identifier la meilleure stratégie d’installation des mycorhizes au champ (2021-22-23))
- 2021-22 :
Sur la variété Darzilla, 2 modalités de produits mycorhizants ont été évaluées (Agtiv et MyCoUp) et comparées au témoin.
La fréquence de mycorhization est relativement élevée (en moyenne 33%) sur les trois modalités sans différences significatives et l’intensité varie de 3% pour le témoin à 9% sur MyCoUp (pas de différence significative entre les modalités).
L’intensité arbusculaire des parties mycorhizées reste élevée, entre 13% pour le témoin et 37% pour le MyCoUp sans différence significative entre les modalités.
Les résultats sur la vigueur soulignent un nombre de turions produits plus élevé sur le témoin, à nuancer par rapport au fait qu’il n’y a eu qu’une notation peut être trop précoce par rapport à l’inoculation et des conditions climatiques particulières.
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- 2022-23 :
Plusieurs modalités ont été mises en place en combinant des produits mycorhizants et/ou des plantes de service (luzerne ou trèfle blanc).
Toutes les modalités présentent des mycorhizes, avec 40 à 78% de fragments mycorhizés et seules les modalités avec uniquement Agtiv ou MyCoUp présentent significativement plus de mycorhizes que le témoin.
Par rapport à 2022, il y a 2 fois plus de fragments de racines mycorhizés, de même que pour l’intensité arbusculaire, ce qui témoigne d’une bonne installation du champignon mycorhizien sur les racines d’asperges.
Les modalités avec un couvert végétal montrent un taux de mycorhization élevé (non significatif).
Le rendement est tendanciellement plus élevé dans le témoin et les couverts végétaux d’inter-rang n’ont pas favorisé les rendements (turions de calibre inférieurs qui pénalisent le rendement commercial).
Les résultats de rendement seront confirmés en 4ème année, période où la récolte sera complète.
Ces résultats sont à confirmer tout au long du développement de l’aspergeraie.
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