Oïdium

Deux champignons attaquent les cultures de melon et provoquent des symptômes identiques et typiques de l’oïdium, feutrage blanchâtre sur les faces supérieures ou inférieures du limbe : Podosphaera xanthii (Px) et Golovinomyces cichoracearum (Gc). Le principal bioagresseur rencontré dans les bassins de production français est Podosphaera xanthii.

Ce champignon s’attaque principalement aux feuilles de melon, puis aux tiges ; en cas de pression importante, les fruits sont atteints, mais généralement, l’oïdium pénalise la culture par une dégradation du feuillage, qui n’est alors plus fonctionnel. Les pertes sont qualitatives (fruits avec taux de sucre faibles). Sa biologie et son épidémiologie sont connues partiellement. Les nuits fraîches et les journées chaudes lui sont favorables et à l’inverse, les périodes pluvieuses altèrent les conidies et retardent donc l’épidémie. Dans nos conditions, la pression est présente à partir de mi à fin juillet pour devenir très importante à partir de fin août certaines années.

Diverses races d’oïdium sont présentes au champ ; depuis 1999 l’observation de la gamme d’hôtes différentiels fournie par l’INRAE permet de juger de l’évolution des races en présence : races 2 et 5 en 1999, races 3 et 5 à partir de 2000, races 3 et 5 et 3-5 en mélange à partir de 2005. La race 3-5 de Podosphaera xanthii est prédominante depuis quelques années sur le bassin de production Sud-Ouest. Pour caractériser les souches d’oïdium, il n’existe pas de marqueurs moléculaires. L’analyse se fait sur une sélection d’hôtes différentiels.

Certaines variétés commerciales de melon possèdent des résistances intermédiaires déclarées aux diverses races de Px (1, 2, 3, 5, et 3-5) et Gc.

La protection contre ce bioagresseur est basée sur 3 principales mesures :

  • Les mesures prophylactiques visent à éliminer l’inoculum de l’environnement de la parcelle : broyage des cultures où la récolte est achevée, désherbage des abords.
  • Le choix d’une variété avec résistance intermédiaire à l’oïdium permet de limiter la maladie (intégration dans les listes variétales melon par bassin).
  • Une gamme de fongicides est autorisée sur la culture de melon pour lutter contre l’oïdium, notamment le soufre. Le positionnement en préventif avant les premières taches d’oïdium conditionne l’efficacité de la lutte ; l’appréciation du risque à la parcelle peut être réalisée à partir des données du BSV Melon. Chaque spécialité a des recommandations d’usage avec limitation des applications pour freiner l’apparition de résistance.

Une gamme de fongicides est autorisée sur la culture de melon pour lutter contre l’oïdium notamment le soufre. Le positionnement en préventif avant les premières taches d’oïdium conditionne l’efficacité de la lutte ; l’appréciation du risque à la parcelle peut être réalisée à partir des données du BSV Melon. Les spécialités commerciales, autres que le soufre, ont des recommandations d’usage avec limitation des applications pour freiner l’apparition de résistance.

Depuis 2021, SudExpé travaille en collaboration avec le CEFEL sur un projet visant à évaluer des moyens de lutte efficaces contre le mildiou, l’oïdium et la bactériose, garantissant une protection durable de la culture permettant une production de melon de qualité et répondant aux attentes sociétales et environnementales.

Compte rendu - Biocontrôles Oïdium Melon - 2022
Compte rendu - Biocontrôles Oïdium Melon - 2023