Post-récolte : Méthodes Alternatives pour la Conservation des Fruits A Noyau

Post-récolte : Méthodes Alternatives pour la Conservation des Fruits A Noyau

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Durée : 2021-2023
Porteur du projet : SudExpé en partenariat avec SICA Centrex, Cefel, Arefe et le CTIFL
Financeur : FranceAgriMer, CasDAR
Thématique : Conservation

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Présentation du projet et problématique

Les fruits à noyau (pêche, prune, abricot) sont sujets à de nombreuses pertes après la récolte liées au développement de pourritures (Monilia, Rhizopus). Les champignons responsables infectent les fruits au verger mais les dégâts les plus importants apparaissent majoritairement après récolte et sont à l’origine de pertes et litiges commerciaux. Ce phénomène est exacerbé sur les lots de fruits issus de l’agriculture biologique et plus globalement dans un contexte de réduction des intrants en culture.

Le projet MACFAN porté par SudExpé et impliquant le CEFEL, la SICA CENTREX, l’AREFE et le CTIFL, a pour objectif d’évaluer différentes méthodes de protection biologique des fruits à noyau pour limiter les maladies de conservation et favoriser la tenue des fruits. Pour cela trois approches complémentaires sont mises en œuvre :

• L’effet d’un traitement à l’eau chaude (thermothérapie) est étudié. Cette approche vise à confirmer les résultats déjà obtenus du traitement en post-récolte à l’eau chaude sur pêches et prunes américano-japonaises. Elle a également pour objectif de tester plusieurs couples temps/température sur abricots et mirabelles, pour lesquels la méthode est moins avancée.
• L’efficacité de produits de biocontrôle utilisables en post récolte est évaluée, de manière coordonnée sur les trois espèces.
  Des premiers résultats encourageants avec un champignon antagoniste aux monilioses existent ; il convient de les confirmer sur les trois espèces et d’en préciser les modalités d’application en situation « grandeur nature », chez des producteurs, intégrée à la chaîne de conditionnement.
  Des essais plus légers, au pulvérisateur à main, doivent permettre de réaliser un premier screening d’efficacité d’autres produits de biocontrôle en post-récolte et/ou combiné à la thermothérapie.
  Une dizaine de produits sont testés chaque année afin de les comparer à un témoin non traité et à une référence.
• Une approche système, s’appuyant sur les divers dispositifs DEPHY Expé présents chez certains partenaires, sur abricot, pêche et prune américano-japonaise, complète ces essais factoriels. Les traitements au biocontrôle en post-récolte sont combinés à plusieurs stratégies « ECO » pour évaluer globalement l’interaction des différents leviers mis en œuvre en verger et en post-récolte.
  L’objectif final est une réduction d’intrants phytosanitaires en conservant la durabilité économique, sociale et environnementale de la production de ces espèces.

SudExpé a travaillé notamment sur les actions 2 et 3, essentiellement sur pêche, en incluant une variété d’abricot (LadyCot) :

• Action 2 :
  • Validation de LALFRESHS (Clonostachys rosea) en post-recolte sur des fruits provenant de parcelles plus exposées aux monilioses (traitements uniquement de biocontrôles).

• • Screening des produits de biocontrôle sur la variété Monange en 2021, et LadyCot (abricot), Moncante, Sandine en 2022 : (LALFRESHS (Clonostachys rosea), PEV-GOLD (HE d’écorce d’orange), MONICLEAN (PNPP prêle, clou de girofle...), AMICARB (bicarbonate de potassium), NOLI (Metschnikovia fructicola), RHAPSODY (B. amyloliquefaciens) et VINTEC (Trichoderma atroviride )...
  • Comparaison d’efficacité entre pulvérisation des produits de biocontrôle en post-récolte et la thermothérapie à petite échelle + combinaison des deux méthodes sur Sweetreine et Westernred en 2021, en évaluant LALFRESH’S, la thermothérapie de façon seule ou combinée, comparé à une référence PFI.

• Action 3 :
  • Essai système sur la variété Sandine de combinaison de leviers : comparaison de 5 modalités
    • un itinéraire de référence
    • un itinéraire ECO 1 (avec uniquement des produits de biocontrôle)
    • un itinéraire ECO 1 avec application de LALFRESH’S avant conservation
    • un itinéraire ECO 2 (chimique + biocontrôle)
    • un itinéraire ECO 2 avec application de LALFRESH’S avant conservation

Présentation des principaux résultats

Validation de LALFRESHS (Clonostachys rosea) en application post-récolte à ultra-bas volumes

• 2021 : la vitesse de pourrissement des fruits est la même qu’ils soient traités ou non, excepté pour Orine, qui évolue légèrement moins vite.
  La mise en échec du produit est contradictoire avec des résultats antérieurs, le délai allongé entre la récolte et l’application pouvant être une des raisons.

• 2022 : 3 modalités (témoin, référence PFI et traitement post-récolte au LALFRESH’S) ont été suivies chez 3 producteurs.
  Le LALFRESH’S n’a pas apporté une efficacité supplémentaire dans cet essai.

Screening des produits de biocontrôle en AB

• 2021 : la pression de moniliose est considérée comme moyenne à forte sur la parcelle d’essai.
  Au premier passage de récolte, 60% des fruits non traités sont pourris une semaine après mise en conservation et 80% au bout d’une semaine pour le deuxième passage. Malgré un ralentissement au départ pour les modalités LALFRESHS et Prev-Gold, les différences ne sont pas significatives.
  Seulement au bout de 12 à 14 jours, LALFRESHS présente significativement moins de fruits pourris, mais reste décevante.

• 2022 : la pression est assez faible à moyenne cette année, la conservation est très bonne sur LadyCot et aucun produit ne différencie les modalités.
  Sur Moncante, il faut attendre 12 à 14 jours pour voir en tendance des résultats en faveur de Vitafresh Life et Soft.
  Sur Sandine, LALFRESH’S est tendanciellement meilleure, et de façon significative au bout de 18 jours de conservation.

En général, aucun produit n’apporte de bénéfices importants, bien qu’on puisse observer des effets tendanciels.

Comparaison d’efficacité entre pulvérisation des produits de biocontrôle en post-récolte et la thermothérapie à petite échelle + combinaison des deux méthodes

• 2021 :
  • Sur Sweetreine : dès 10 jours après mis en conservation, seuls 10% des fruits sont pourris en thermothérapie contre 45% des non traités.
    L’effet du LALFRESH’S est plus tardif, jusqu’à 20 jours.
    La combinaison des deux est très intéressante, avec de bons résultats systématiquement inférieurs aux autres modalités.
  • Sur Westernred : La pression étant plus forte, aucune modalité n’a permis de tenir contre la moniliose hormis la stratégie chimique.

• 2022 :
  • Sur Orine, la pression est faible pour les maladies de conservation, et la tenue des fruits est excellente la première semaine. Les différentes modalités sont difficiles à discriminer en raison de la trop faible pression.
  • Sur Westernred : la combinaison LALFRESH’S et thermothérapie permet la meilleure conservation.
    Cela confirme les résultats de 2021.

Essai système

En 2021 et 2022, l’itinéraire ECO 1 ne suffit pas, avec 50% de fruits pourris en moins d’une semaine, ECO 2 est intermédiaire, et l’application de LALFRESH’S améliore systématiquement la conservation. L’itinéraire PFI est celui se comportant le mieux.

Comptes-rendus disponibles :