Mildiou

En France, l’agent responsable du mildiou est présent depuis de nombreuses années, causant des attaques importantes sur concombre et melon. Ce champignon, resté discret pendant de nombreuses années, connaît actuellement une nette recrudescence dans tous les bassins de production sur melon. Récemment, il est présent sur des séquences temporelles plus longues, allant du printemps à l’automne (adaptation aux changements climatiques). De plus, des symptômes de mildiou ont été observés sur courgette, laissant présager l’apparition de nouvelles souches sur le territoire. Le mildiou est une maladie qu’il convient de diagnostiquer précocement car ses épidémies, comme celles de nombreux autres mildious sur d’autres espèces végétales, sont fulgurantes et très dommageables, allant jusqu’à la destruction totale du feuillage en quelques jours seulement.

Le mildiou attaque exclusivement les feuilles des cucurbitacées, mais occasionne des taux de sucre bas et une exposition au soleil des fruits. Les symptômes varient selon l’hôte, les taches sont plutôt irrégulières et ne sont pas systématiquement restreintes par les nervures sur melon. Dans tous les cas, les taches sont d’abord pâles et humides dès le début de l’attaque, puis jaunissent avant de brunir et de se nécroser. Sur la face inférieure des feuilles, il est possible d’observer les sporangiophores portant des sporanges sous la forme d’un feutrage dont la couleur varie du gris clair au mauve foncé. Les tissus affectés peuvent soit se décomposer et tomber lorsque les conditions sont très humides, soit se dessécher entièrement tout en restant fixés à la plante, les feuilles peuvent être enroulées.

La progression du mildiou sur les feuilles et sa propagation au sein d’une parcelle peut être très rapide. Cependant, il nécessite la présence obligatoire d’eau pour se développer. L’humidité est nécessaire pour le processus d’infection (rapidité de pénétration du pathogène) ; la température détermine la vitesse du cycle. La période d’incubation du pathogène (des contaminations à l’apparition des symptômes) varie de 4 à 12 jours selon les conditions climatiques, la quantité d’inoculum et le niveau de sensibilité de la plante. Les conditions optimales de développement de P. cubensis sont une forte hygrométrie (brouillard, rosée, pluie, irrigation par aspersion) et des températures élevées : entre 25 °C et 30 °C pendant la journée, alternant avec des températures plus fraîches la nuit, idéalement comprises entre 10 et 15 °C. Il supporte bien les températures élevées, plusieurs jours à 37°C n’entament pas sa viabilité.

La protection contre ce bioagresseur est basée sur la mise en œuvre de mesures prophylactiques comme le choix de la parcelle, en préférant une parcelle qui limitera la présence d’humidité stagnante, l’enfouissement des résidus de récolte, afin d’éviter de constituer une réserve d’inoculum pour les jeunes parcelles adjacentes. Le principal moyen de lutte consiste à appliquer préventivement des produits phytopharmaceutiques à fréquence régulière. Cependant, de nombreuses souches ont déjà montré des signes de résistances aux différentes matières actives utilisées pour lutter contre le mildiou d’où l’importance d’alterner les familles chimiques au cours de la saison.

2 projets portants sur le mildiou entre autres ont été mis en place à SudExpé de 2019 à 2022 (MELVARESI) puis de 2021 à 2024 (projet régional) :

MELVARESI : En production de melon, réduire ou optimiser l’utilisation d’intrants phytosanitaires par le levier variétal : niveaux de résistances intermédiaires ou moindre sensibilité à des bio-agresseurs.


Durée : 2019-2022
Porteur du projet : ACPEL en partenariat avec l’ARELPAL, le CEFEL et SudExpé
Financeur : CASDAR, FranceAgriMer
Thématique : Résistance, Bioagresseurs, Melon

Présentation du projet et problématique

Des sources de résistance ont été mises en évidence chez plusieurs espèces de cucurbitacées dont le melon. Actuellement, aucune variété de melon commercialisée en France n’est résistante au mildiou actuellement. Les essais conduits dans le cadre de ce projet permettent un classement de sensibilité des variétés commerciales face au mildiou, même si aucune variété ne s’est avérée totalement résistante. Les caractérisations des sensibilités pour une même variété semblent être différentes entre le bassin centre-ouest et les 2 bassins du sud (sud-ouest et sud-est). Ces différences de sensibilité observées entre les bassins pourraient s’expliquer par des souches de mildiou différentes ou d’agressivité différentes entre le bassin centre-ouest et les 2 bassins du sud (sud-ouest et sud-est).

Comptes-rendus disponibles :

Compte rendu - MELVARESI Mildiou Melon - 2019
Compte rendu - MELVARESI Mildiou Melon - 2020
Compte rendu - MELVARESI Mildiou Melon - 2021
Compte rendu - Résistance variétale Mildiou Melon - 2022


Financé par :











Le 2ème projet est présenté ci-dessous :

Maîtriser les dégâts dus au mildiou, à l’oïdium et à la bactériose en culture de melon de plein champ en supprimant l’utilisation des pesticides de synthèse et en développant l’utilisation des produits de biocontrôle.


Durée : 2021-2024
Porteur du projet : CEFEL en partenariat avec SudExpé
Financeur : région Occitanie, l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse et l’Agence de l’Eau Adour-Garonne
Thématique : Bioagresseurs, Melon, Bactériose, Mildiou

Présentation du projet et problématique

Depuis 2021, SudExpé travaille en collaboration avec le CEFEL sur un projet visant à évaluer des moyens de lutte efficaces contre le mildiou, l’oïdium et la bactériose, garantissant une protection durable de la culture permettant une production de melon de qualité et répondant aux attentes sociétales et environnementales.

Comptes-rendus disponibles :

Compte rendu - Biocontrôles Bactériose Melon - 2022
Compte rendu - Biocontrôles Mildiou Melon - 2023


Financé par :